Extrait de Le Rhône autrefois de Guy Dürrenmatt 1987
"...1846 : c'est aussi l'année de l'apparition des grappins...
L'innovation de ces bateaux était qu'il avançait en cherchant appui sur le lit même du fleuve au moyen d'une grande roue armée de longues dents descendues dans le fond dont elle suivait les aspérités. Lorsque la profondeur du Rhône empêchait la roue grappin d'atteindre le fond, le remorqueur abandonnait son convoi qui s' amarrait le long d'une rive et il remontait seul à l'aide de ses roues à aubes, jusqu'à l'amont du bas-fond en déroulant un câble en fil de fer porté par un tambour actionné par un treuil. Arrivé au point où la roue pouvait s'agripper sur le fond du Rhône, actionnant son treuil, il ramenait son convoi près de lui, puis il reprenait sa marche en " grappinant" jusqu'au prochain prochain bas-fond.
Dans les parties à faible pente spécialement dans le bas Rhône, le "grappin" remorquait son convoi avec ses roues à aubes seulement.
La coque du grappin VILLE D'AVIGNON avait une longueur de 97 m 30, une largeur de 7 m et un creux de 2 m 90.
Ces grappins remontaient des convois composés de 3 à 5 savoyarde portant ensemble 350 à 500 tonnes de marchandises.
La roue grappin avait un diamètre de 6 m 50, un treuil relevait cette roue lorsqu'elle ne devait pas fonctionner. Ces bateaux furent utilisés jusqu'en 1892, année où le système de remorquage par toueurs le remplaça..."