Entourée d'un coquet jardin et blottie le long des berges de la Loire, la péniche apparaît aux yeux des promeneurs.
Depuis 32 ans, Anita et Jean-Pierre Aubin résident sur cette péniche à cale sèche surnommée la Marcelita. Installée le long du chemin de halage à quelques encablures de la sablière, elle sent bon la campagne.
Un air de vacances règne dans la pièce principale aussi confortable qu'une maison.
Avec 200 m2 tout en longueur, le couple vit sur deux niveaux, cuisine et salons, à l'étage ; en bas, les chambres avec un hublot en guise d'ouverture.
Ils y ont vécu avec leurs trois filles qui aiment bien revenir au bercail.
« J'ai tout aménagé sur ce bateau, raconte Jean-Pierre qui travaille sur un nouveau salon. Quand je l'ai acheté, ce n'était qu'une coque et une cale. Il faut surveiller le fond contrairement à une maison où c'est la toiture qui prédomine. C'est beaucoup d'entretien. »
À chaque grande marée, la Loire vient lécher le bateau, qui ne flotte que lors des grandes crues, de moins en moins nombreuses.
« Cet hiver, l'eau arrivait au bout de la passerelle. Dans le jardin, il peut y avoir presque deux mètres d'eau. Heureusement, cela arrive tous les dix ans. »
Mais pour rien au monde, ils ne quitteraient cette vie rythmée par le fleuve. « De la terrasse, on a une vue imprenable sur la Loire. On voit les canards, les hérons, les ragondins, les aigrettes, les foulques, les martins-pêcheurs sans parler des mouettes, commente Anita. C'est paisible et tranquille. On est proche de la nature. C'est le rêve, la vie sur un bateau. »
Pourquoi ce choix ?
« Marinier de père en fils, je suis né sur un bateau, poursuit Jean-Pierre. Enfant, j'habitais déjà sur un bateau avec mes parents. On faisait le trajet Nantes - Saint-Malo par le canal de Nantes à Brest, puis on prenait la Vilaine jusqu'à Rennes et le canal de l'Ille-et-Rance jusqu'à Dinan et Saint-Malo. On transportait du sable, des graviers, de la pâte à papier, du charbon. »
Adulte, Jean-Pierre n'a transporté que du sable. Arrivé à Sainte-Luce en 1971, Il a travaillé sur la Marcelita, une ancienne barge sablière qui était remorquée.
Le couple souhaite habiter là le plus longtemps possible.
« Si on le quitte, c'est en cas de force majeure. On est attaché à ce lieu, on est heureux d'y vivre et on fait partie du paysage de Bellevue. »
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