Ces derniers jours dans fil-fax normandie © Navigation dans l’Estuaire Les conditions d’accès à Port 2000 par les navires fluviaux sont fixées
(fil-fax 03/12/09)
La possibilité pour les navires fluviaux de desservir les terminaux de Port 2000 directement par l’estuaire de la Seine a franchi une nouvelle étape avec la publication d’un décret paru le 5 novembre portant sur la modification du pilotage des bateaux fluviaux maritimes. Il fait suite à un décret de janvier 2007 sur les caractéristiques techniques des navires. Même s’il reste des obstacles à lever, cette nouvelle avancée traduit la volonté des pouvoirs publics de faciliter les conditions de navigation dans les estuaires et les ports.
En Basse Seine, l’enjeu concerne principalement l’accès à Port 2000 par la mer directement depuis la Seine sans avoir à emprunter le canal de Tancarville qui permet d’éviter les eaux souvent agitées de la baie de Seine. Les navires devraient présenter les caractéristiques des unités fluviaux maritimes qui selon la nomenclature administrative répondent à la division dite “229“, c’est-à-dire capables d’affronter les conditions de navigation en mer avec des équipages spécialement formés. Marins, mariniers ? La question reste ouverte. Des opérateurs imaginent des flottes qui desserviraient à la fois les ports de Paris, Rouen, Honfleur, Le Havre, voire Caen ou Fécamp. Ces nouvelles dispositions remettraient profondément en cause les organisations actuelles de trafic, voire même les projets d’aménagement. De fait, l’accès à Port 2000 par l’estuaire retirerait de la pertinence à la construction d’une écluse entre les nouveaux terminaux à conteneurs et l’arrière-port. L’option fluviale maritime est d’ailleurs un des éléments du débat public en cours sur le projet de grand Canal maritime parallèle au canal de Tancarville. Elle est évidemment défendue par ceux qui s’opposent au Grand canal maritime.
Les Hollandais sont prêts
Un précédent décret du 27 janvier 2007 avait déjà fixé les conditions météorologiques et les caractéristiques techniques des navires fluviaux susceptibles de franchir les digues pour desservir directement Port 2000. Le décret du 5 novembre indique notamment que les zones de pilotage sont définies par arrêté préfectoral, lequel précisera les caractéristiques des bateaux et engins fluviaux qui en seront affranchis. Il fixe également les conditions d’obtention et de renouvellement de la licence de patron-pilote. C’est le préfet qui devra définir les zones concernées.
Une fois ces dernières étapes franchies, il reste à vérifier si les opérateurs sont en mesure de mettre en service les navires avec les équipages habilités. La réponse pourrait venir du Benelux où les armements fluviaux hollandais seraient prêts à venir naviguer dans l’estuaire de la Seine ayant eux-mêmes l’habitude de naviguer dans les estuaires des grands ports de la Mer du Nord. Mais cette concurrence risque de mettre en émoi la batellerie française. Sollicités, les deux plus importants opérateurs présents en Seine (LogiSeine et Marfret) n’ont pas été en mesure de répondre à nos questions sur ce sujet.
